Aubignas (Ardèche)

Un peu d’histoire


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La Préhistoire

Traces de vie dans des temps reculés.

De longue date, le site d’Aubignas a intéressé les chercheurs pour l’histoire géologique des volcans (datant du Miocène supérieur ,23 millions d’années) et l’étude paléontologique de cette zone .C’est ainsi qu’en 1882, le géologue Alfred TOCARPEL (1831-1907) avait signalé un petit gisement de mammifères fossiles sur le territoire de la commune d’Aubignas, à 3 km. au Nord du village ,quartier de Vaugourde ,sur la rive droite du Frayol , répertorié : "AUBIGNAS I" dans les documents scientifiques .Ces fossiles ont été étudiés par le paléontologue Albert GAUDRY (1807-1908) et on a pu y reconnaître entre autres des ossements de félidés, de mammifères ongulés (hipparions) de cervidés ,des restes de fruits (cucurbitacées) et d’euphorbiacées ,(mais pas de restes humains à cet endroit).Ces fossiles se trouvaient entre la couche argilo-calcaire et la coulée de basalte.
En 1993, une nouvelle équipe formée de chercheurs du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, du département de géologie de la faculté de Casablanca et de l’Université de Saragosse revint à Aubignas pour poursuivre les recherches sur un nouveau site : la berge opposée du Frayol ,"AUBIGNAS II" ,où d’autres découvertes furent faites ,permettant d’avancer dans la connaissance de cette période (d’après les notes de Philippe Taquet sur le travail de l’équipe scientifique de 1993).

Les premiers Hommes.


Il faut évoquer la grotte Chauvet, vieille de 32000 ans, elle n’est pas très loin à vol d’oiseau : 30 km, derrière la "dent de Retz" montagne cernant la plaine au Sud-ouest. On peut raisonnablement penser, que le climat s’étant radouci, les hommes ont quitté les grottes pour s’établir dans les plaines, au néolithique entre 7500 et 3000 ans avant Jésus-Christ, développant l’agriculture et l’élevage .D’ailleurs M. Delarbre (historien ayant écrit sur l’histoire d’Alba )a reconnu un site sur l’éperon de Chaulène à l’Est d’Alba ,avec un mur de défense et des constructions circulaires et des objets tels que des grattoirs ,des harpons et hache polie .Il est possible que de tels campements se soient installés sur le plateau au-dessus d’Aubignas, sur des emplacements offrant les mêmes possibilités de défense.

Les Gaulois


Au VIème siècle avant J. C., les gaulois arrivent de l’Est et la tribu qui s’installa dans la plaine est celle du nom celte des Helviens ou "peuple de chasseurs ".

Les Romains


Quelques siècles plus tard, (Ier siècle avant J. C.), les Romains s’établissent, dans leur conquête de la Narbonnaise, dans la cité des Helviens : l’actuelle Alba la Romaine à 5 km d’Aubignas, dans la plaine. Alba devient alors la capitale de l ’Helvie, elle reçoit le titre d’Augustale (sur le même rang que Nîmes et Avignon !) d’où le nom d’Alba-Augusta Helvorium. On construit des routes, des palais, des villas, des temples, un théâtre (pouvant contenir 3000 places !) des bains, on amène l’eau du Coiron !... On peut aussi imaginer qu’avec la vie riche et importante de la cité romaine toute proche et sur le seul axe (à ce niveau) Vallée du Rhône, Massif Central, les environs, dont Aubignas, ont dû bénéficier, de ce développement et de cet essor de la cité romaine (dont la culture de la vigne et de son exploitation, qui se poursuivent encore de nos jours).
Etymologie probable d’Aubignas (prononcer le "s" final correspondant à la terminaison ancienne) : "La plaine se couvre de villas, dont ici, mais à un endroit non déterminé, une villa ALBINHACIUM, domaine d’un certain ALBINUS… qui donnera au fil du temps ALBINIACO, ALBINIAC et AUBIGNIAS au Moyen-âge et enfin AUBIGNAS vers le XVIIème siècle",( dans "Aubignas, 2000 ans d’histoire de Michel Noir et propos de M. BUCKART archiviste de l’Ardèche ). Autre élément important pour notre commune : la voie romaine, venant de la vallée du Rhône et suivant le tracé de l’actuelle N102, a été construite sous Antonin Le Pieux, 138-161 après J. C. (une borne milliaire se trouve encore au bord de la route dans les "Combes"), la voie se poursuit vers la cité romaine en longeant le sud de notre commune.

Les invasions


C’est ensuite le temps (IVe siècle) des invasions de peuplades venues du centre de l’Europe (Burgondes, Wisigoths, Vandales). La cité d’Alba est anéantie. Le Vivarais fait alors partie de la Bourgogne (théoriquement inclus dans le royaume Lombard). Le siège de l’Evêché est transféré à Viviers.

Le pouvoir de l’ Eglise


Une seule autorité résiste : celle de l’Eglise dont le siège est à Viviers. Pour assurer le pouvoir sur leurs vastes terres, les Evêque s’appuient, en inféodant leurs possessions à certaines familles, pour une représentation locale. C’est le début de la féodalité et de l’existence des Seigneurs.

Le Moyen-âge


Si on ne possède aucun document écrit sur les débuts de cette période, les "Chartes" apportent des renseignements essentiels sur la vie quotidienne et l’organisation sociale de la vie à partir du 11ème siècle. Les Chartes de la petite cité féodale, étaient des accords passés entre le seigneur et les habitants, accords qui permirent à ces derniers d’obtenir certaines libertés (comme le droit de chasse). Ces documents sous forme de rouleaux de parchemins rédigés au XIVe et XVe siècles existent encore. Ces écrits en latin, en écriture presque gothique, comportent des décors, des lignes entrelacées, des motifs géométriques et de belles signatures de notaires. Dans ces précieux manuscrits, on peut lire que le seigneur, accordait sa protection contre des servitudes : corvées, récoltes, gibier, etc.… Ce fonctionnement était cependant précaire, car, après une période d’intempéries, de maladies et de disette, tout l’équilibre était souvent mis à mal. Pourtant un peut dire que l’importance de ces Chartes est certaine dans l’histoire économique et sociale de la petite communauté d’Aubignas : par l’amélioration considérable de la situation matérielle et morale des paysans. Au fil des siècles, les paysans achètent leur franchise et en accédant à la propriété, constituent une classe de paysans plus aisés, avec de grosses familles, qui constituent une force face au seigneur. Cependant, le curé, représentant sur place des pouvoirs spirituels de l’Evêque (de Viviers), jouit d’un tel prestige qu’il ne saurait être contesté, même par le seigneur !

La Réforme et les guerres de religions


La vie continue tant bien que mal au cours des siècles. Le XVIe siècle est celui de la révolution religieuse, la réforme. De religieux, le problème va rapidement devenir politique, car les 2 pouvoirs sont étroitement mêlés. En Ardèche, c’est l’affrontement des catholiques et des protestants. Dans cette période très troublée où règnent aussi les épidémies, avec un fief protestant à Villeneuve de Berg et la constitution de bandes de brigands, les pillages sont monnaie courante ; une nuit du printemps 1574, le Capitaine Bonas, venu de Villeneuve de Berg demander une rançon, donne l’assaut au château d’Aubignas qui est en partie détruit, brûlé et les maisons sont saccagées.

Puis, la petite communauté se relève péniblement, la situation se stabilise, c’est l’époque des bâtisseurs : construction des maisons du village, des grosses fermes et du nouveau château. Le fort a été abandonné au profit d’une nouvelle bâtisse située à l’extérieur de l’ancien périmètre fortifié : elle se trouve à l’entrée du village, avec son allure plus bourgeoise que guerrière, ses tours carrées, sa grande cour intérieure, plus ouverte, avec son portail, ses portes et fenêtres plus grandes. Les paysans continuent à vivre des ressources de leur travail : les cultures les plus importantes sont celles des céréales, du chanvre, de la vigne ou des pâturages pour l’élevage, et sur les terres basaltiques, au dessus du village, la culture des châtaigniers. Olivier de Serres (1539-1619, à Villeneuve de Berg, 12 km d’Aubignas) écrivain agronome protestant "père de l’agriculture française" développa l’agriculture et l’élevage du ver à soie. On peut voir encore sur la commune, de nombreux mûriers et dans le village des lieux, les "magnaneries" (où l’on s’occupait des vers à soie, des cocons et du travail qui en découlait). Ce sont les vestiges de cette exploitation très importante en son temps, qui s’est éteinte seulement vers le milieu du XXe siècle. Dans la campagne environnante, chaque parcelle de terrain est cultivée et exploitée. Des murs de "pierres sèches" retiennent la terre sur les endroits en pente : ces "faysses ou sillons", correspondant aux "restanques" de Provence, façonnent le paysage. On peut deviner encore ces aménagements sur les coteaux autour d’Aubignas, ils témoignent du travail, du courage et de la force de nombreuses générations de paysans jusqu’au milieu du XXe siècle.

Noms des principaux Seigneurs d’Aubignas


Guigon Baysse (1253) 1er seigneur d’Aubignas mort aux croisades. Pons I (1276) et Pons II (1318) – puis Aymard (1425), Louis (1439) et Jean (1487) d’Aubignas - Guilhaume Perrot d’Aubignas (1539) - Puis une longue lignée de Du Cheylard : Louis, Alexandre,… Louis –Joseph Eybrard du Cheylard mort à Paris en 1882 (dernier Seigneur d’Aubignas). Le pouvoir seigneurial dura à Aubignas, près de 600 ans. Il ne succomba à aucune révolte, il s’effaça progressivement lorsqu’au XVIIIe siècle, les seigneurs s’en allèrent vivre à la cour. Il ne tomba définitivement qu’à la révolution, sous la pression d’événements venus de l’extérieur.

Les temps modernes


La civilisation paysanne connut son apogée au XIXe siècle. La machine fait son apparition à Aubignas vers 1880 avec l’arrivée du chemin de fer, la carrière et l’usine des Basaltes. On peut dire que sur la commune d’Aubignas, pendant des siècles, il n’y a eu que de lents changements ne transformant pas radicalement le paysage.


C’est à grands traits que sont évoqués ici les particularités et points forts du passé de notre modeste commune, riche cependant, comme on a pu le voir d’une histoire aux racines profondes.

Les Aubignassiens d’aujourd’hui ne peuvent qu’être fiers et respectueux de leur passé, s’apprêtant, à être, à leur tour, un maillon de l’Histoire.

Sources entre autres d’informations : "Aubignas deux milles ans d’histoire" par Michel Noir. Remarquable monographie très documentée dans des écrits trouvés à la Bibliothèque nationale, à la Bibliothèque Mazarine, aux archives de Privas, dans les écrits, d’auteurs régionaux (M.Delarbre, Abbé Arnaud, Jules Reboul (ancien maire d’Aubignas) de spécialistes du Moyen-âge. C’est un travail de collectage et de restitution précis et précieux. Merci à l’auteur pour son travail de mémoire et son amour pour d’Aubignas.


Mairie 65 rue des écoles 07400 Aubignas - Tel : 04 75 52 41 69

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